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L’édition de logiciels

Le secteur des TIC recouvre des segments différents, dont l’industrie du logiciel (« software »), avec des activités industrielles et des activités de services. Cette industrie est majeure, car elle au coeur à la fois de l’innovation produits, de l’innovation dans les processus de production, mais aussi dans celle des organisations, des loisirs et de la vie quotidienne. L’édition de logiciels est résolument innovante : les 100 plus grands éditeurs français (Truffle 100) ont ainsi investi 26 % de leur chiffre d’affaires en R&D en 2005, soit 970 M€. Ce chiffre est important : il serait ainsi supérieur au budget R&D de Thomson, Schneider, L’Oréal ou Air Liquide , alors que chacune de ces entreprises est de taille comparable au Truffle 100 dans son ensemble. La production de logiciels passe principalement par : • l’édition de logiciels (ou « packaged software ») ; • le développement de logiciels spécifiques par des intégrateurs pour des entreprises industrielles et de services (services informatiques ou « IT services ») ; • le développement propre, au sein des entreprises industrielles et de services, de logiciels correspondant à leurs besoins propres (le plus souvent du logiciel embarqué ou « embedded software »). Les éditeurs français seraient entre 1 700 et 3 400, avec plus de 30 000 salariés. La France possède un certain nombre d’atouts : qualité des ingénieurs issus des grandes écoles, bon niveau de la recherche publique, dynamisme de centres comme l’INRIA, avance technologique de nombreux éditeurs de taille petite ou moyenne, et franc succès de quelques leaders (Dassault Systèmes, Business Objects, Ilog, Cegid,…). Mais globalement, le marché demeure largement dominé par les entreprises américaines, et seule une entreprise française se place dans les vingt premières (Dassault Systèmes), et les faiblesses sont réelles : déficit d’image du secteur en France et image de marque de la France dégradée dans les milieux technologiques internationaux, compétences et culture insuffisantes en anglais, difficultés à attirer les meilleurs talents de l’étranger. L’environnement est particulièrement difficile : la compétition des grands mondiaux (SAP, Oracle, IBM,…) sur des segments jusqu’ici épargnés s’intensifient, la concurrence des « nouveaux » pays ( Inde, Chine, Europe de l’Est…) s’affirme et le secteur est entré dans un mouvement général de consolidation. Accompagner les efforts des entreprises françaises qui le souhaitent paraît dès lors particulièrement utile. Un travail récent entre le ministère de l’industrie et les professionnels a conduit à une série de propositions qui semblent pragmatiques et pertinentes, et sont finançables essentiellement par ciblage des dispositifs financiers existants.