L’allégorie de la caverne de Platon est toujours autant d’actualité. Certes, nous ne regardons plus les ombres sur une paroi de pierre au fond d’une caverne. Non, désormais, ces ombres sont lumineuses et bougent sur nos écrans. Il y a eu la télé, puis l’ordinateur, puis les smartphones. Aujourd’hui, les écrans sont partout. Avec les problèmes que cela pose.
Ce qui m’a marqué dans l’allégorie de cette caverne, ce n’est pas seulement que l’homme ne voyait du monde que des ombres. C’est aussi l’idée qu’il en voyait des ombres déformées. Lorsqu’on se met devant une source de lumière, notre ombre peut s’étendre au loin et donner l’impression d’appartenir à un géant. Et c’est exactement l’illusion que nous donne les ombres lumineuses de notre époque : ils nous font paraître plus grand des gens qui le sont rarement. Les Paradise Papers l’ont révélé, les affaires de harcèlement sexuel initiés par l’affaire Weinstein l’ont rappelé, les émissions de télé-réalité l’ont prouvé une bonne fois pour toutes : ces personnalités que nous suivons sur Twitter, Facebook, à la télévision, ne valent pas mieux que la moyenne et ne méritent pas tant d’attention ni de ferveur populaire. Plutôt que de nous émerveiller de leur ombre, nous devrions vraiment voir les individus qui en sont à l’origine !
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